Vivian Barclay, directrice sur le conseil d’administration de la CMRRA, est une femme accomplie, résolument moderne.
Locomotive intellectuelle, elle est polyvalente, compétente dans de nombreux domaines et douée dans un ensemble d’intérêts qui appuient véritablement ses objectifs. Par-dessus tout, elle a une indéniable passion pour l’industrie musicale.
Comme beaucoup de ses pairs, elle avoue être entrée dans le monde de l’édition musicale par accident. Son aventure a commencé à l’Université Ryerson, pendant ses études de baccalauréat en arts appliqués avec spécialisation en radio et télévision.
« Je m’intéressais beaucoup au son et à la musique du cinéma. Je souhaitais m’en aller en production de messages publicitaires, mais je suis ensuite passée à la production audio », explique-t-elle.
Peu après l’obtention de son diplôme en 1995, Vivian s’est jointe à l’équipe de production de la station de radio communautaire locale CKLN-FM, avant de prendre l’antenne pour animer sa propre émission.
Par la suite, elle a été directrice des programmes à la station pendant trois ans, avant d’être recrutée par une société torontoise dans le domaine des événements et du divertissement, Jones & Jones Productions.
En 2001, la possibilité de se joindre au service du droit d’auteur de Warner/Chappell Music Canada s’est présentée.
« À l’époque, je l’ai prise comme une occasion d’en apprendre sur le catalogue, confie Barclay. Pour être directeur musical, il faut connaître le catalogue en profondeur. Je considérais donc le poste comme un apprentissage. »
Par la suite, elle a passé deux ans au siège social de Los Angeles, avant de retourner à Toronto pour prendre la tête de l’entreprise, au moment où celle-ci se réinstallait au Canada. En 2008, elle est nommée directrice générale, soutenue par une équipe à Los Angeles et à New York.
Ensemble, Barclay et son équipe sont responsables de l’administration du catalogue mondial de l’entreprise, qui comprend des noms très connus comme Cole Porter, Katy Perry, Radiohead, Muse, Led Zeppelin, Kendrick Lamar, Michael Bublé, Jay Z, Beyoncé, et les catalogues canadiens de Spirit of the West, Gordon Lightfoot et Gordon V. Thompson.
En outre, la directrice travaille directement avec une variété d’auteurs-compositeurs et d’artistes canadiens talentueux, notamment Jully Black, Barenaked Ladies, Michael Bernard Fitzgerald, Saukrates, PartyNextDoor, Tomi Swick, Aaron Goodvin et Donovan Woods, mis récemment sous contrat.
Barclay et son équipe travaillent dès le début en étroite collaboration avec les nouveaux venus afin de s’assurer qu’ils évoluent dans un environnement leur permettant de s’épanouir comme créateurs.
« Nous travaillons avec nos auteurs-compositeurs artistes afin de les aider à créer leur propre son en établissant des rencontres de coécriture ou en les présentant à des maisons de disques, à des gérants ou à des agents pour qu’ils tissent leurs propres liens avec l’industrie », explique Barclay.
« Dans le cas des auteurs-compositeurs qui ne sont pas des artistes, la situation est différente. Il faut les aider à nouer des relations et à créer un réseau, ainsi que les présenter à d’autres auteurs-compositeurs, à des producteurs, à des responsables des divisions Artistes et répertoire (A et R) de différentes maisons de disques, à des entreprises de gestion ou à des agents à la recherche de chansons. »
Le bureau canadien est soutenu par un réseau international de bureaux affiliés situés dans plus de 40 pays. Tous travaillent en étroite collaboration afin d’appuyer et de promouvoir leurs auteurs-compositeurs.
« Nous passons beaucoup de temps à discuter avec des responsables d’autres pays où nous croyons que nos auteurs-compositeurs et nos chansons trouveront écho ainsi que dans des pays où le Canada a toujours remporté du succès comme l’Australie, l’Allemagne et le Japon », explique Barclay.
Vivian Barclay s’emploie activement à la sensibilisation à l’édition musicale en tant que profession. Elle prête sa voix à un certain nombre de conseils d’administration de l’industrie, notamment ceux de la CMRRA, de la SOCAN et de l’Association canadienne des éditeurs de musique (CMPA). Elle a rempli des mandats aux conseils de l’Académie canadienne des arts et des sciences de l’enregistrement (ACASE), de MusiCompte et du Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens.
« Une partie de mon travail est créative, et j’occupe des fonctions d’A et R classiques, mais une autre partie de mon travail consiste à siéger à des conseils et à traiter des problèmes de l’industrie pour assurer la protection de nos auteurs-compositeurs et de nos entreprises dans leur contexte local », précise Barclay.
Warner/Chappell Music Canada est un associé fondateur de la CMRRA, dont Vivian Barclay est directrice du conseil depuis 2005. Elle considère que l’organisme représente une précieuse plateforme pour la mise en œuvre d’importants accords à l’échelle de l’industrie.
« Grâce à la CMRRA, nous avons le pouvoir du nombre, plutôt que d’essayer en solo de conclure des accords, affirme Barclay. Étant donné que nous faisons partie d’un collectif, nous sommes souvent en mesure de conclure de meilleures ententes, car il est possible de représenter le catalogue comme un ensemble. »
CMRRA-SODRAC Inc. (CSI), une coentreprise formée par la CMRRA et la SODRAC, a atteint un jalon important en réussissant à assurer le droit des éditeurs de musique au Canada d’octroyer directement des licences aux fournisseurs de services numériques. Ce succès la distingue d’autres collectifs en Amérique du Nord, fait noter Barclay.
CSI octroie des licences relatives au répertoire commun de la CMRRA et de la SODRAC à des utilisateurs de musique, comme des stations de radio, des services de musique d’ambiance ou des services de musique en ligne. À elles deux, la CMRRA et la SODRAC représentent la quasi-totalité des auteurs-compositeurs et des éditeurs de musique dont les œuvres sont exploitées au Canada.
Interrogée sur les problèmes actuels auxquels se bute l’industrie, Barclay signale la vitesse toujours croissante de l’innovation dans les entreprises et le secteur numérique.
« De nouvelles façons d’utiliser la musique sont créées tous les jours et, très souvent, leurs inventeurs ne pensent pas en amont à la question de la rémunération des créateurs et des titulaires de droits, affirme Barclay. Nous devons participer à ces conversations dès le début. »
Souvent invitée à s’exprimer à l’occasion d’événements locaux et internationaux, elle a également offert son expertise à de nouvelles générations d’étudiants du Metalworks Institute, de l’Université Ryerson, de l’Institut Trebas et du Collège Durham.
Barclay est présidente du conseil de Phemphat Entertainment Group (Honey Jam), en plus d’être membre du conseil torontois de la National Association of Black Female Executives in Music & Entertainment (NABFEME).
Lorsqu’elle n’est pas en train d’escalader des montagnes, elle fait du bénévolat au sein d’Habitat pour l’humanité (Toronto) à titre d’ambassadrice du programme Les Bâtisseuses. De plus, elle a participé au projet Jimmy & Rosalynn Carter Work et au programme Village planétaire d’Habitat pour l’humanité Canada. Enfin, elle soutient Food for the Poor Canada (FFPC).
Malgré ses talents naturels et sa détermination à réussir, la femme demeure humble et attribue son ascension au fait d’avoir été au bon endroit au bon moment.
« Je crois sincèrement qu’il s’agit beaucoup de savoir où peut se présenter une belle occasion. La grande différence, elle se trouve entre ceux qui profitent des occasions qui leur sont présentées et ceux qui ne le font pas. »