Au début des années 1980, Kathryn King, alors âgée de 22 ans, se démarque parmi 200 autres candidats et obtient un poste à temps partiel convoité chez Chappell Music (aujourd’hui Warner/Chappell Music Canada), à Toronto, consistant à dactylographier des fiches.
On peut déjà lire dans son curriculum vitae qu’elle possède des talents de chanteuse, d’auteur-compositrice de chansons, de guitariste, de joueuse de mandoline et claviériste, en plus d’être animée d’une passion indéfectible pour la musique. Ce premier poste annonce déjà les réalisations à venir de cette jeune originaire d’Englehart, en Ontario, au cours d’une longue carrière dans l’industrie de la musique s’étalant sur trois décennies.
En à peine un an chez Chappell, Kathryn fait ses preuves et joint les rangs de Cyril Devereux et de son équipe de huit personnes à la CMRRA en 1983. Pendant six années, elle se familiarise avec le droit d’auteur et se spécialise dans les litiges.
« Lorsque je suis arrivée à la CMRRA, les chansons étaient dactylographiées sur des fiches et classées dans des boîtes à chaussures, se rappelle-t-elle. Nous passions beaucoup de temps à chercher des renseignements de droit d’auteur dans ces boîtes pour les transcrire manuellement dans des formulaires. »
Après quelques mois, IBM arrive et installe le premier système informatisé de la CMRRA. « Au cours de la phase d’essai, les techniciens ont demandé un volontaire pour saisir la première chanson, dit-elle. J’ai aussitôt répondu “Moi ! Moi ! Moi !” car j’étais plutôt du genre insistante à l’époque », raconte-t-elle en riant.
L’équipe et la charge de travail ne cessant de croître, Kathryn est ensuite promue directrice adjointe de l’équipe de rédaction. Ses talents artistiques de compositrice de chansons et d’écrivaine, ainsi que de créatrice de jeux de société, l’aident à conceptualiser et à bâtir l’infrastructure du service international.
La CMRRA joue un rôle de plus en plus prépondérant dans l’industrie et, cela étant, Kathryn assument des responsabilités de plus en plus importantes. De 1991 à 1998, elle devient directrice du droit d’auteur, gère près de 20 personnes et voyage régulièrement à New York et Nashville ainsi qu’en Californie.
Lorsque Discovery Channel lui demande de composer la musique d’une série, elle se voit offrir la possibilité de travailler quatre jours par semaine à titre de gestionnaire, Projets spéciaux, un poste qu’elle occupera pendant vingt ans.
Le nouveau rôle de Kathryn lui permet de se concentrer sur des projets de démarrage et sur de nouveaux secteurs d’activité. Elle commence par la reproduction mécanique. « Ma comparution à la Commission du droit d’auteur du Canada a été un moment déterminant. Cette expérience a sans aucun doute été l’une des plus effrayantes de ma vie », confie-t-elle.
En 2001, Kathryn propose à David Basskin, alors président et chef de la direction de la CMRRA, de diriger un nouveau projet sur la perception du tarif pour la copie privée. C’est ainsi qu’a commencé la copie privée, qui permet de percevoir un tarif auprès des fabricants de supports vierges.
En travaillant entre autres avec la Société canadienne de perception de la copie privée (SCPCP), la SOCAN et la SODRAC, Kathryn aide alors à bâtir un système de traitement des réclamations pour les éditeurs et les auteurs.
Cette initiative de grande envergure s’est avérée lucrative. Selon Kathryn, « depuis sa création, la copie privée a généré des recettes colossales, soit environ 180 millions de dollars uniquement pour les éditeurs et les auteurs-compositeurs ».
Cette femme d’expérience résume ainsi sa carrière de plus de 30 ans à la CMRRA, qui tire maintenant à sa fin : « Le point saillant de ma carrière a été d’assister à l’incroyable évolution de la CMRRA : elle est loin, l’époque où nous recopiions des chansons sur des fiches et les remisions dans des boîtes à chaussures ! »
« Mes souvenirs les plus chères seront les nombreuses personnes merveilleuses que j’ai rencontrées et avec qui j’ai eu le privilège de travailler tout au long de mon expérience à la CMRRA. C’est eux qui sont derrière ma longévité et mon enthousiasme pour l’entreprise. »
Kathryn quitte son poste à temps plein, mais elle compte poursuivre sa carrière de chanteuse, d’auteur-compositrice, de claviériste et de guitariste pour son groupe, We’re From Earth, qui termine actuellement son troisième album.
Au nom de la présidente de la CMRRA, Caroline Rioux, et de toute l’équipe de la CMRRA, nous tenons à remercier Kathryn de ses plus de 30 années au service des auteurs-compositeurs et des artistes de l’industrie musicale du Canada.