Ce mois-ci, nous nous sommes entretenus avec Tayler Wong, la coordonnatrice flux de travail de la CMRRA, et nous avons discuté de son parcours en matière de licences musicales et de l’influence des Américains d’origine asiatique et des îles du Pacifique dans l’industrie de la musique.
Vous avez étudié à l’Université Ryerson en industries créatives et vous vous êtes spécialisée dans le secteur des médias et de la musique. De quelle façon cette formation vous a-t-elle menée au poste de coordonnatrice, flux, à la CMRRA?
Le côté de l’octroi de licence et d’édition musicale m’a toujours intéressée. Dès ma première année à Ryerson, j’ai voulu en savoir plus à ce sujet. Mes quatre années d’études universitaires m’ont confirmé que c’était la voie que je voulais suivre.
J’ai obtenu mon diplôme en 2017, et j’ai commencé à chercher un emploi lié à l’octroi de licences. C’est ainsi que je suis arrivée à la CMRRA. J’ai occupé plusieurs postes au sein de l’association : préposée aux licences et aux redevances, préposée aux grandes maisons de disques, et maintenant, coordonnatrice, flux. Mon parcours scolaire m’a donné une base solide pour travailler à la CMRRA, mais, ce sont ma curiosité à continuer d’apprendre, mes compétences en résolution de problèmes et mon sens de l’organisation qui m’ont menée au poste que j’occupe aujourd’hui.
À quoi ressemblent vos journées de travail ?
Je suis coordonnatrice, flux, pour les équipes des redevances et des licences aux grandes maisons de disques. Il y a beaucoup de rebondissements dans mes journées — elles sont particulièrement occupées en période de distribution trimestrielle et de traitement des redevances !
En général, j’encadre et j’évalue le travail remarquable du service des redevances et du service des licences aux grandes maisons de disques. En fonction des discussions avec mes supérieurs, je répartis le travail et j’établis les priorités en conséquence. Lorsque tout le monde a assez de travail pour se tenir occupé, je collabore avec le personnel pour prendre en charge les tâches prioritaires. Il peut s’agir de l’attribution de licences pour des produits de composition contrôlés, de la mise à jour d’œuvres musicales (chansons) ou du traitement de dossiers de redevances.
En mai, à l’occasion du Mois du patrimoine des Américains d’origine asiatique et des îles du Pacifique, vous avez préparé une liste de lecture pour le personnel de la CMRRA qui mettait à l’honneur vos artistes asiatiques préférés. Croyez-vous que les artistes asiatiques ont changé le milieu de la musique au cours des dernières années ?
De mon point de vue est-asiatique, je crois que l’essor des artistes asiatique au sein de la musique populaire occidentale va de pair avec l’ère de l’information et de la connectivité mondiale croissante. La création de YouTube, c’est l’apparition soudaine d’une plateforme qui comptait moins de gardiens et de bureaucratie que les médias classiques. Les artistes asiatiques pouvaient y téléverser gratuitement leur musique. Au début de YouTube, ils ont acquis une grande popularité, car c’était le seul endroit où les Asiatiques pouvaient voir des visages comme les leurs à l’écran. Je pense à Ryan Higa, à Wongfu Productions et à Kina Grannis. De nos jours, les mélomanes peuvent trouver et écouter de la musique partout dans le monde et ont accès à des artistes auxquels ils n’auraient jamais eu accès auparavant. La possibilité d’entrer en contact avec des gens de partout a incontestablement contribué à la popularité de la K-pop et au succès planétaire de BTS.
Actuellement, beaucoup d’artistes américains d’origine asiatique et des îles du Pacifique qui connaissent un succès mondial travaillent en Corée, puisque les chances de réussite dans l’industrie occidentale de la musique étaient limitées, voire nulles (Rosé de Blackpink, Eric Nam, Tablo de Epik High, Jay Park, par exemple). Pendant des années, et même encore aujourd’hui jusqu’à un certain point, les artistes de cette communauté n’avaient pas d’autre avenue pour être acceptés et faire carrière.
De nos jours, ces artistes peuvent se tourner vers 88rising, une société américaine de médias de masse qui se consacre à la promotion et à l’essor d’artistes asiatiques comme Joji, Rich Brian et Niki. Le duo de R&B canado-philippin Manila Grey a été en lice pour le prix Révélation de l’année (groupe) à la cérémonie des JUNO en 2021. À l’échelle internationale, BTS, lauréat de prix Grammy, a fracassé des records. Le groupe est une passerelle qui permet à beaucoup de sociétés américaines qui ne se sont jamais aventurées à l’extérieur de la musique occidentale de donner une chance aux musiciens non anglophones. Cependant, comme je l’ai mentionné quand j’ai transmis ma liste de lecture [au personnel de la CMRRA] le mois dernier, BTS se bute encore aujourd’hui au racisme et à la discrimination. Comme nous l’avons constaté pendant la pandémie, un racisme profond est toujours très répandu, comme en fait foi la hausse extrême des crimes haineux. Dans l’ensemble, je dirais que nous faisons lentement des progrès, mais qu’il reste beaucoup à faire.
Écoutez la liste de lecture de Tayler Wong ici.
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