La rubrique « Nos gens » de novembre est consacrée à Caroline Ives, notre préposée aux services aux membres ! Caroline évoque pour nous son parcours à la CMRRA, sa passion pour la musique et ses bons souvenirs de la scène musicale de l’Île-du-Prince-Édouard.
Vous êtes actuellement préposée aux services aux membres de la CMRRA. En quoi consiste votre travail au quotidien ?
Une journée typique pour moi consiste à répondre aux courriels des clients et du personnel, à traiter les mises à jour des comptes et du catalogue des éditeurs, à demander des renseignements et à faire des recherches. J’effectue une grande variété de tâches, depuis les changements de coordonnées jusqu’aux litiges avec les éditeurs, et tout ce qui se trouve entre les deux. Certains jours, je consacre beaucoup de temps à la correspondance ou à la recherche alors que, d’autres jours, je me concentre plutôt sur les mises à jour qui me sont confiées.
En tant que personne la plus expérimentée de l’équipe des services aux membres (nous sommes maintenant quatre — hourra !), je traite généralement les demandes de renseignements et les mises à jour qui peuvent être plus complexes ou exiger davantage de recherches qu’une mise à jour classique. Nous pouvons extraire beaucoup d’informations de notre système de licence et de répartition (LDS) grâce à des rapports ciblés. Parfois, cependant, il suffit de revenir aux anciennes bases de données, comme notre base de données d’archives du système Legacy. Bien entendu, quand il y a plus d’informations, il faut plus de temps pour les interpréter. Parfois, cela m’empêche de faire une mise à jour aussi rapidement que le client le souhaite, mais il est très important de faire les choses correctement du premier coup. J’ai toujours eu le souci du détail, ce qui peut être à la fois une bénédiction et une malédiction dans ce poste !
Vous avez grandi à l’Î.-P.-É. Trouvez-vous que la culture musicale y est différente de celle de l’Ontario ? Qu’est-ce qui la rend si particulière ?
Ah, mon Dieu ! quand j’étais jeune, à l’Î.-P.-É. dans les années 1970 et 1980, la scène musicale était principalement composée d’artistes locaux qui se produisaient dans les pubs et les bars de l’île. L’Association de la musique de la côte Est venait tout juste d’être créée, alors que les Prix de la musique de la côte Est n’existaient pas encore et qu’il n’y avait pas non plus de festivals de musique locaux. Des artistes comme Ron Hynes et Matt Minglewood étaient des piliers de la scène des bars et des pubs. Nous avons eu droit à des artistes émergents (à l’époque) comme Glass Tiger, Platinum Blonde, Brighton Rock et, bien sûr, Haywire de Charlottetown. Malheureusement, il n’y avait pas alors de salles assez grandes pour attirer les grands groupes de l’époque. La plupart d’entre eux choisissaient de présenter un ou deux spectacles à Moncton ou à Halifax, de sorte que les insulaires devaient se rendre au Nouveau-Brunswick ou en Nouvelle-Écosse pour les voir. Pour moi, l’Î.-P.-É. semblait très éloignée de l’action. Si vous vouliez faire partie de l’industrie musicale canadienne, c’est à Toronto que tout se passait : cette ville semblait le centre de tout.
Ce qui me manque encore de l’Î.-P.-É., c’est la radio. Comme l’île est si petite, je crois que nous avions le choix entre cinq stations de radio. Ma préférée était CFCY parce qu’elle diffusait à peu près de tout. Au cours d’une même journée, on pouvait entendre Anne Murray ou Céline Dion un moment, puis Def Leppard ou Rush le moment suivant. Le samedi soir, c’était la musique country, entre autres hoedown, où l’on entendait des artistes comme George Jones, Tammy Wynette et Loretta Lynn, et, peut-être par la suite, un peu de Randy Travis, Shania Twain ou Terri Clark. Le dimanche matin, ils diffusaient du rock classique — The Guess Who, Neil Diamond, Dionne Warwick, etc. Les auditeurs étaient exposés à une grande variété de musique des années 1950 à nos jours, country, musique adulte contemporaine, pop, rock et alternative. J’adorais ça ! Lorsque je suis arrivée à Toronto en 1993, je n’en revenais pas du nombre de stations différentes qu’il y avait ! Chaque genre semblait avoir au moins une station attitrée. La station la plus proche de celle de mon enfance était Mix 99.9 (maintenant Virgin Radio). Aujourd’hui, j’alterne habituellement entre les stations locales de pop, de rock classique et de hard rock.
Comme je suis loin des Maritimes depuis longtemps, je ne suis plus aussi familière avec la scène locale. Je suis toutefois très heureuse de constater la croissance et l’évolution de la communauté musicale de la côte Est depuis mon départ. De nos jours, il y a plus de soutien grâce à l’Association de la musique de la côte Est par exemple, plus de reconnaissance grâce à ses prix annuels et, bien sûr, davantage de visibilité pour les artistes grâce à YouTube et aux médias sociaux. Bien que je ne connaisse pas les personnes actives dans ce domaine, je ressens un petit pincement chaque fois que je vois une adresse de l’Î.-P.-É. sur les formulaires de demande d’un nouvel affilié de la CMRRA.
Vous travaillez pour la CMRRA depuis près de 25 ans ! Pouvez-vous me raconter comment vous avez commencé à travailler à la CMRRA et comment votre parcours vous a mené à remporter le tout premier prix Cyril Devereux en 2001 ?
Note de la rédaction : Depuis 2001, la CMRRA remet le prix Cyril Devereux à un membre du personnel qui s’est démarqué dans toutes les facettes de son travail, notamment par un service à la clientèle exemplaire, une qualité de travail et une productivité irréprochables, un souci et un enthousiasme véritables pour le travail bien fait, la courtoisie, le professionnalisme et l’esprit d’équipe. Cyril Devereux a été le premier directeur général de la CMRRA et un ami fidèle de la communauté des auteurs-compositeurs et des éditeurs de musique du Canada. Ce prix sert à honorer les qualités que notre cher M. D. incarnait le mieux.
Je suis arrivé ici grâce à une piste de l’Institut Harris. Je suis diplômée de leur programme en gestion des arts de l’enregistrement (RAM) en 1994. J’ai eu la chance de décrocher un poste dès la sortie de l’école chez un manager d’artistes de longue date à Toronto. Au bout de quelques années, les affaires ont mal tourné, comme c’est souvent le cas, et il a dû se séparer de moi. Me retrouvant soudainement sans emploi, j’ai téléphoné au Harris Institute pour demander si quelqu’un dans l’industrie embauchait. L’une des deux pistes qu’ils m’ont données était la CMRRA. J’ai téléphoné, obtenu un entretien avec Caroline Rioux, directrice du service des licences à l’époque, et, à mon grand soulagement, j’ai été engagée sur-le-champ !
J’ai commencé par faire des recherches de base et de la saisie de données. Quelques mois plus tard, Caroline m’a offert d’occuper le poste aux licences « payer à la fabrication », vacant depuis peu, en me disant que ce serait une bonne étape pour moi. Caroline était convaincue que je pouvais relever le défi et, malgré mes doutes, j’ai accepté le poste. Il s’est avéré que le temps que j’ai passé en tant que préposée aux licences PAYP (Pay-As-You-Press) a été à la base de tout ce que j’ai fait depuis à la CMRRA.
À l’époque, la CMRRA était organisée en services distincts (Droit d’auteur, Licences et Redevances). Mes tâches principales consistaient donc à répondre aux nombreuses questions de ceux et celles qui déposaient des demandes de licences et à les traiter. Au fil du temps, j’ai également appris le fonctionnement de chacun des autres services : ce dont le service des droits d’auteur a besoin pour mettre à jour une chanson ou une fiche d’éditeur afin qu’une licence puisse être émise, et ce dont le service des redevances a besoin pour émettre des paiements de redevances sur la base de ces licences.
De là, je suis passée aux relations avec les labels indépendants, sous la direction de Lori Ellis, alors superviseure des maisons de disques indépendantes (Indie). Après quelques années, j’ai quitté pendant un moment pour travailler au sein de l’équipe EMI/Warner. À cette époque, nous étions passés de services distincts à une structure d’équipe qui comprenait au moins un ou une spécialiste des droits d’auteur, des licences et des redevances, qui pouvait également soutenir les autres services en fonction des besoins à chaque étape d’un trimestre de redevances.
J’ai fini par revenir aux maisons de disques indépendantes, où je suis devenue superviseure de l’équipe en 2003.
Après une brève période qui m’a éloignée de la CMRRA, je suis revenue en 2005, et depuis, j’ai travaillé au service des redevances en ligne et dans l’équipe du service des paroles de chansons Gracenote. En 2011, j’ai accepté le poste de préposée des services aux membres, poste que j’occupe encore aujourd’hui.
Je ne peux pas dire comment j’ai été choisie pour être la première lauréate du prix Cyril Devereux, mais je peux vous dire que ce fut un choc. Aujourd’hui encore, je considère cela comme un immense honneur. Comme le savent tous ceux et celles qui l’ont connu, M. Devereux (M. D., comme nous l’appelions affectueusement) était un homme exemplaire et très respecté, non seulement à la CMRRA, mais dans l’ensemble de l’industrie. Être reconnu par le prix créé en son honneur était extraordinaire.
Une partie du mérite revient aux membres du personnel dévoué et travailleur de la CMRRA au fil des ans et qui sont des modèles, de M. D. jusqu’aux personnes avec lesquelles je travaille au quotidien. Nos gestionnaires et superviseurs s’efforcent constamment de faire les choses à temps de manière aussi efficace et précise que possible, et ils encouragent les employés à prendre une part active à l’entreprise non seulement par leur travail quotidien, mais également par leurs idées et suggestions. Comme de nombreux musiciens et amateurs de musique travaillent ici, je ne pense pas qu’il faille beaucoup de temps à une personne tout juste embauchée pour comprendre l’importance des efforts continus que déploie la CMRRA en vue d’assurer une rémunération équitable aux créateurs de musique. Trop souvent, ces efforts sont vains ou ignorés par les personnes qui cherchent à tirer profit de leur travail. La musique est le fondement de cette industrie, et sans ceux et celles qui la créent, il n’y aurait pas d’industrie. Je suis fière de faire partie de l’équipe qui travaille à aider les auteurs-compositeurs et les éditeurs de musique à toucher leurs redevances.
La pandémie a-t-elle changé votre relation avec la musique ?
Je ne sais pas si la pandémie a eu beaucoup d’incidence sur ma relation avec la musique. D’aussi loin que je me souvienne, la musique a toujours été aussi importante pour mon bien-être que de manger et de dormir. J’ai toujours une chanson en tête. J’écoute de la musique en travaillant, en me relaxant, en cuisinant ou en faisant le ménage, et bien sûr, en conduisant. 🙂
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