De son propre aveu, la PDG de l’organisme Éditeurs de Musique au Canada Margaret McGuffin est une amatrice de musique et non une éditrice de musique. Tout de même, c’est à travers son travail comme conseillère auprès de la CMRRA qu’elle a pu demeurer pendant si longtemps « profondément engagée dans la défense des droits et les droits d’auteur » au nom de des Éditeurs de Musique au Canada. « En début de carrière, j’ai eu la chance de travailler avec des éditeurs de musique sur certains de leurs premiers tarifs à la Commission du droit d’auteur », se souvient-elle. « Et j’ai participé à plusieurs tarifs à titre de conseillère, dont les premiers tarifs pour les stations radio qui devinrent CMRRA Sodrac Inc. (CSI), et la toute première procédure pour un tarif en ligne devant la Commission du droit d’auteur pour les éditeurs de musique. »
Il y a cinq ans, on a sollicité McGuffin pour accéder au poste de Directrice générale de l’organisme Éditeurs de Musique au Canada, anciennement connu sous le nom Association canadienne des éditeurs de musique. Fondé en 1949, Éditeurs de Musique au Canada est un organisme dont la mission est de créer des opportunités commerciales pour ses membres et faire la promotion de leurs intérêts et des intérêts de leurs compatriotes en composition par l’entremise de la sensibilisation, la communication, et l’éducation. Avec une expérience étoffée en relations gouvernementales et en sensibilisation, McGuffin trouvait important que l’organisme continue d’être « le principal défenseur des éditeurs de musique au Canada pour les questions de réforme du droit d’auteur, piratage, et politique de diffusion ». Elle a depuis mené un mouvement qui a non seulement repositionné la marque, mais aussi ouvert les activités de l’organisme à la recherche, la promotion des exportations, et le développement professionnel. « Je pense que le travail des éditeurs de musique est un peu mystérieux dans l’industrie canadienne », explique-t-elle. « Mais nous sommes un moteur et nous ne cessons de grandir. Les chansons et trames sonores canadiennes sont entendues partout dans le monde »
D’un point de vue de commercialisation internationale, McGuffin souligne qu’en 2019, 79 pourcents des revenus d’édition de musique gagnés par les sociétés canadiennes indépendantes provenaient de sources étrangères. « Sur tous les fronts, l’édition musicale canadienne est un succès global, et Éditeurs de Musique au Canada demeure un chef de file, tendant la main pour former des relations par le monde entier », dit-elle, donnant comme exemples de l’importance du travail de l’organisme sur le terrain ses missions commerciales avant la pandémie en Allemagne, à Londres, et à Copenhague. « Nos missions commerciales comportent toujours une délégation interentreprises – des éditeurs de musique qui veulent rencontrer d’autres maisons de disques, éditeurs, superviseurs de musique, et entreprises technologiques dans les territoires que nous visitons, en plus des auteurs-compositeurs et producteurs canadiens qui voyagent pour assister à notre camp de composition de trois jours. C’est un moyen incomparable d’explorer les opportunités internationales. » Éditeurs de Musique au Canada a aussi pu faire le virage virtuel durant la dernière année, intégrant des activités populaires comme la série Rencontrer les superviseurs musicaux, le sommet annuel de musique et technologie, et un camp de composition virtuel avec l’association américaine Association of Independent Music Publishers (AIMP).
Conjointement au rayonnement international d’Éditeurs de Musique au Canada, McGuffin vise aussi une plus grande compréhension et appréciation à domicile, invitant les éditeurs de musique à éduquer le reste de l’industrie. « Nous venons de lancer nos cours Édition de musique 101 et Licences de musque pour film et télé que nous développons depuis quelques années. Nous recherchons toujours des opportunités pour participer à des panels – non seulement lors d’événements de musique, mais aussi à Primetime, Hot Docs, TIFF, et Reelworld. »
Parmi les nouvelles initiatives créées aux Éditeurs de Musique au Canada à l’époque de McGuffin, une lui tient particulièrement à cœur – l’Accélérateur national Women in the Studio, inspiré de l’inégalité évidente des femmes dans l’industrie. « Selon une récente étude de l’institut USC Annenberg, seulement 2,6 pourcents des producteurs sont des femmes et seulement 12,6 pourcents des auteurs-compositeurs sont des femmes », observe-t-elle. « Nous avons jugé que ce domaine nécessitait notre attention et notre mentorat. »
À présent dans sa troisième année, des histoires de succès sortent déjà de Women in the Studio, dont Breagh MacKinnon qui a récemment signé un contrat de coédition avec Concord Music, et Carmen Elle, qui compose la musique pour une nouvelle télésérie qui sera diffusée sur HBO Max et CBC. « Ça implique un élément technique, mais il y aussi l’acquisition de compétences commerciales », explique McGuffin au sujet du bien-fondé de l’Accélérateur. « Lorsqu’on passe du rôle d’auteur-compositeur à celui de producteur, on gère aussi une petite entreprise, ce qui ne ressemble pas tout à fait au travail d’un artiste, alors une culture financière et une formation en affaires sont importantes. Nous offrons également des formations sur le développement de marque et comment utiliser les médias sociaux à cette fin. »
« C’est plus qu’un programme de sept mois », ajoute-t-elle. « Il se veut de créer une communauté et des réseaux qui se poursuivront au-delà de l’Accélérateur. »
Récemment nommée PDG d’Éditeurs de Musique au Canada en avril, McGuffin est aussi membre sans droit de vote du Comité des éditeurs canadiens de la CMRRA, qui supervise et maintient la promotion des intérêts des éditeurs de musique au Canada.
McGuffin mentionne qu’au bout de cette année de pandémie, Éditeurs de Musique au Canada prévoit poursuivre sa promotion de l’importance d’une Loi sur le droit d’auteur actualisée et aussi de se concentrer sur l’examen en cours du cadre de la politique de la CRTC sur la radio commerciale.
« Nous demandons que le gouvernement [du Canada] fasse de la réforme du droit d’auteur une priorité dans le cadre de la relance du secteur suite à la pandémie de la Covid-19, y compris de mettre en œuvre immédiatement la prolongation des durées et assurer que le régime de copie privée soit neutre au niveau technologique », a-t-elle expliqué. « Le droit d’auteur est loin d’être propre et net et il est impossible de plaire à tout le monde. Mais nous avons besoin d’outils qui nous permettent de responsabiliser les entreprises technologiques et assurer qu’elles versent des redevances aux auteurs-compositeurs et éditeurs de musique. Les droits d’auteurs sont leur chèque de paie. »
[Note éditoriale : Nous avons fait un suivi avec Margaret pour savoir si elle pouvait nous parler d’une chanson qui l’a influencée et touchée durant ses années de travail au sein de l’industrie de la musique. Elle a répondu : « Un aspect magnifique de ce travail est que j’aie l’occasion de plonger dans l’industrie de la musique canadienne et entendre tant de bonnes chansons. Mon expérience préférée est sans doute l’interprétation par k.d. Lang de la chanson Hallelujah de Leonard Cohen au Panthéon des auteurs-compositeurs canadiens en 2006. Je n’oublierai jamais cette soirée. » Vous trouverez l’enregistrement de cette performance en direct ici . Il se trouve que la chanson Hallelujah a été écrite entièrement par Leonard Cohen et est administrée par Sony Music Publishing.]
#dINFLUENCE Les éditeurs sont au cœur de l’industrie de la musique. En 2021, nous présenterons 11 d’entre eux. Nous parlerons aussi de chansons. Nous sommes conscients qu’il n’existe pas de mesure universelle pour quantifier le succès d’une chanson; c’est pourquoi nous aborderons toutes les façons inimaginables de quantifier leur influence — des chansons qui ont déclenché des révolutions, lancé des mouvements, été catalyseuses de changements, donné naissance à des histoires d’amour ou qui ont tout simplement été une source d’inspiration.
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