La rubrique « Avant-scène » du mois de mai est consacrée à Andrea England, directrice associée de l’engagement et de la stratégie des éditeurs. Andrea est profondément engagée dans les aspects artistiques et commerciaux de l’industrie musicale en plus d’être la fondatrice de l’événement Four Chords and The Truth.
L’an dernier, vous avez été promue au poste de directrice adjointe, Stratégie et engagement des éditeurs. En quoi est-il important d’être aux premières loges de l’engagement des éditeurs ? À quoi ressemble votre quotidien ?
Oui, c’est un peu boucler la boucle pour moi d’interagir directement avec nos éditeurs, nos clients administratifs et nos clients indépendants, et de les soutenir de cette manière plus ouverte sur l’extérieur. Après avoir travaillé en coulisses en leur nom pendant de nombreuses années, d’abord dans le domaine des redevances, puis des licences, et enfin en tant qu’analyste commerciale et gestionnaire de produits pour les portails de services Internet, j’ai toujours été inspirée et stimulée par le fait que tout ce que nous faisons à la CMRRA se conclue par des redevances au profit des artistes, et que cela permet et soutient la création de chansons. Étant moi-même autrice et adepte de musique, fermement convaincue que la musique peut apporter des changements positifs et ajouter de la valeur à l’expérience humaine, cela me motive toujours les matins où j’aimerais pouvoir faire la grasse matinée !
Chaque jour est différent pour moi. Environ le quart de mon temps est consacré à des déplacements au Canada et aux États-Unis pour représenter la CMRRA à l’occasion d’événements et de conférences ou pour rencontrer nos clients ; et le reste du temps, je fais la même chose ici à Toronto, parfois virtuellement, mais le plus souvent en personne. Autrement, je communique virtuellement avec des clients nouveaux et existants par le truchement de webinaires, et je travaille avec nos équipes des opérations et nos services informatiques pour m’assurer que les services Web destinés aux clients (CMRRA.ca, CMRRA Direct et le Portail des œuvres non réclamées) répondent à des besoins qui ne cessent d’évoluer.
En collaboration avec Marianne Anderson, responsable des relations avec les éditeurs, et avec les équipes des communications et de la direction de la CMRRA, nous planifions comment nous pouvons continuer à faire croître l’engagement des éditeurs pour qu’il soit significatif et axé sur les résultats. En plus de mes fonctions liées à l’édition, je fais partie du comité sur la protection de la vie privée, du comité sur la santé et la sécurité, et je suis coresponsable du comité sur la diversité, l’équité et l’inclusion, ce qui est une partie très satisfaisante de mon travail. L’action constitue notre meilleure alliée, à mon avis, et je suis reconnaissante de pouvoir travailler aux côtés d’un groupe aussi formidable de membres de comités qui veulent faire changer les choses.
Pouvez-vous nous parler de certains des événements auxquels la CMRRA va participer au cours des prochains mois ?
Nous avons du pain sur la planche ce printemps et cet été : du 3 au 8 mai, nous serons aux ECMA à Halifax ; du 15 au 18 mai à Music Biz à Nashville ; du 31 mai au 3 juin, je participerai à Music PEI Week, la conférence sur la chanson canadienne à l’Île-du-Prince-Édouard ; du 5 au 10 juin, à la Semaine de la musique canadienne à Toronto, où nous coprésenterons, le 6 juin, l’événement Inside the Song, en partenariat avec les Éditeurs de musique au Canada et les JUNOS ; du 12 au 15 juin, nous participerons à divers événements pendant la Song Week à New York, et enfin, en juillet, des rencontres avec des éditeurs à Montréal et à Vancouver sont prévues.
En dehors de votre travail à la CMRRA, vous êtes également une auteure-compositrice-interprète à succès qui a écrit des chansons avec des artistes comme Meghan Patrick, artiste féminine de l’année de la CCMA et qui a obtenu un disque d’or au Royaume-Uni pour un titre avec Nicole Scherzinger, l’ancienne Pussycat Doll. Quelle partie du processus d’écriture préférez-vous ?
Ce que je préfère, ce sont les créatrices et créateurs extraordinaires avec qui j’ai l’occasion de travailler, dont beaucoup sont devenus des amis très chers au fil des ans. Et puis, pour tout dire, c’est tout de même assez impressionnant d’entendre quelque chose que vous avez créé ou cocréé sur les lèvres d’un chanteur ou d’une chanteuse extraordinaire ou de voir quelqu’un verser une larme lorsque vos paroles l’émeuvent. Une chanson peut vraiment faire la différence dans une vie au moment où on en a le plus besoin. C’est très satisfaisant d’éprouver un sentiment — que ce soit vous qui l’éprouviez ou quelqu’un d’autre — et d’arriver à l’exprimer (par les paroles ou la musique) d’une manière qui résonne et qui a des retombées notables.
Vous êtes fondatrice, programmatrice et animatrice de la série populaire d’auteurs-compositeurs, Four Chords and the Truth. Qu’est-ce qui vous a incitée à créer cet événement ?
Tant de chansons composées, et tant de coautrices ou coauteurs avec lesquels nous travaillons ne sont pas entendus. Jusqu’à ce qu’elles soient « montées », le public n’a pas l’occasion de les connaître, et il se peut qu’il ne puisse jamais en faire l’expérience d’une manière aussi originale. Les cercles d’auteurs-compositeurs et autrices-compositrices, ou « rounds » comme on les appelle à Nashville (où ils ont été fondés), leur permettent de raconter l’histoire de leurs chansons et de les jouer en acoustique, comme elles ont été écrites ; et si ces « rounds » sont monnaie courante dans les cercles folk et country, ce n’est pas vraiment le cas dans les autres genres (sauf à l’occasion d’événements de l’industrie musicale). Quand cela m’a sauté aux yeux, j’écrivais beaucoup avec une collaboratrice de longue date et une amie très chère, Liz Rodrigues. En plus d’être une excellente compositrice, elle est l’une des chanteuses les plus douées qui soient ; mais elle est tellement occupée à écrire pour des artistes comme Céline Dion, Eminem et d’autres qu’elle se produit rarement en public — et il n’y avait pas vraiment de « rounds » d’auteurs et autrices pop et hip-hop à Toronto sur le radar de l’industrie de la musique. J’ai donc décidé d’en organiser un, mais comment l’appeler ? Harlan Howard définissait la chanson country comme « three chords and the truth » (trois accords et la vérité) et je me suis dit en riant que si je devais également présenter des chansons pop et d’autres genres musicaux, j’aurais besoin d’un accord de plus… C’est ainsi qu’est né « Four Chords and the Truth » (quatre accords et la vérité).
Après six ans et un total de 21 événements couronnés de succès à la Taverne Dakota, vous déplacez cette année l’événement dans le tout nouveau TD Music Hall. À quoi faut-il s’attendre cette année et à l’avenir ?
J’espère pouvoir présenter la même expérience musicale intime et unique — soit « un grand spectacle dans une petite salle » — à encore plus d’adeptes de chansons, mais dans une salle légèrement plus grande, entièrement accessible et à la pointe de la technologie, spécialement conçue pour un son immersif. En outre, dans ce lieu avec trois loges, un beau salon vert, une équipe technique, une grande scène, etc., je pense que l’expérience pour les auteurs-compositeurs et autrices-compositrices sera tout autant exceptionnelle. Le format en gros restera le même : cinq auteurs-compositeurs et trois séries de chansons — et quelques invités surprises, bien entendu —, mais j’ai d’autres dates à annoncer, ainsi qu’un camp d’auteurs-compositeurs professionnels pour les anciennes et anciens de Four Chords and the Truth, une toute nouvelle ligne de produits dérivés, et peut-être même une série dérivée !
Quelqu’un a dit récemment que Four Chords and the Truth n’était pas un spectacle, mais plutôt une ambiance, et j’espère que c’est vrai et que cela va continuer, parce que pendant quelques heures, quelques fois par année, j’ai l’occasion de vivre et d’offrir une soirée de grandes chansons, de grands auteurs-compositeurs et autrices-compositrices, d’un grand amour et de respect pour le métier, pour un grand auditoire, dont les membres, pour la plupart, ne feraient même pas tomber une épingle de peur qu’elle ne fasse du bruit !
Voir à quel point ces nuits — ces chansons — comptent vraiment pour les gens, donne encore plus de sens au travail que je fais — que nous faisons — pendant la journée à la CMRRA; parce que, lorsque nous travaillons à ce que les redevances circulent, il en va de même pour les chansons qui circulent aussi.
Et n’est-ce pas la raison pour laquelle nous sommes tous dans ce métier ?
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