La rubrique « Avant-scène » de ce mois-ci met en vedette Ryan Bulejsza de la CMRRA. Apprenez-en davantage sur son travail avec les maisons de disques indépendantes, sur son engagement dans le comité DEI de la CMRRA et sur ses expériences de travail dans l’industrie de la musique.
Vous occupez depuis peu le poste de préposé aux maisons de disque indépendantes à la CMRRA. Parlez-nous de vos fonctions et de l’aspect le plus satisfaisant de ce que vous faites.
Le poste de préposé aux maisons de disque indépendantes est passionnant. Je m’occupe des comptes des maisons indépendantes qui ont signé l’entente de licence mécanique de la CMRRA. Je travaille en étroite collaboration avec elles et les aide à résoudre tous leurs problèmes relatifs aux licences. Je m’occupe principalement du traitement des nouvelles demandes de licence, je veille à ce que les licences soient acceptées rapidement, je lis les ententes et je résous les problèmes qui surviennent. J’ai plusieurs objectifs à atteindre chaque jour, mais je travaille avec une équipe de licences mécaniques très talentueuse et compétente et nous sommes en mesure d’offrir à nos clients des services de premier ordre. Il est toujours très gratifiant d’avoir la chance de contribuer à un grand projet du début à la fin. Chaque trimestre, il y a des victoires à célébrer, ainsi que des moments d’apprentissage et de croissance. C’est pourquoi ce poste est à la fois exigeant et valorisant. C’est un aspect que j’apprécie vraiment dans ma carrière.
Que pensez-vous de l’essor des jetons non fongibles (JNF ou, en anglais, NFT) ?
En général, je pense que les JNF représentent pour les artistes, quel que soit leur niveau de célébrité, une formidable occasion de bénéficier d’une nouvelle source de revenus. De plus, ils donnent aux créateurs de musique un moyen d’interagir encore plus directement avec leurs admirateurs. Les fans inconditionnels veulent soutenir leurs artistes autrement que par l’achat de produits dérivés et de billets de concert. En mars, j’ai assisté à un groupe de discussion dans le cadre de la Semaine de la musique canadienne. Un avocat spécialisé dans le divertissement a dit au sujet des JNF que « la musique vend tout, sauf elle-même ». C’est une réflexion très sensée. Je pense qu’il est judicieux, à l’ère de la diffusion en continu, que les artistes cherchent d’autres sources de revenus.
Vous avez joint récemment le comité de la diversité, de l’équité et de l’inclusion (DEI) de la CMRRA, félicitations ! Quels changements avez-vous constatés dernièrement au sein de la CMRRA à cet égard ?
Le comité de la DEI de la CMRRA a été créé en septembre 2020, et je suis membre depuis juin 2022 seulement. Cependant, depuis que je travaille pour la CMRRA, j’ai été témoin de changements importants, notamment la mise en place d’une reconnaissance territoriale officielle prononcée avant toutes les réunions internes et externes, l’engagement à faire tomber les barrières raciales, de concert avec la CIMA, et la reconnaissance de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Tous ces éléments représentent des avancées substantielles pour la CMRRA. La route vers le changement est longue; il y a des préjugés et des inégalités dans le milieu musical, comme dans tous les autres secteurs. C’est gratifiant de contribuer à des mesures concrètes axées sur l’écoute et l’apprentissage dans un esprit d’humilité et d’humanité.
Parlez-nous de vos expériences de travail dans l’industrie de la musique avant la CMRRA.
Mon premier emploi dans le domaine de la musique a été à Montréal, dans une maison de disques spécialisée, Couteau Music House, qui comptait dans son répertoire des artistes extrêmement créatifs. Elle visait à constituer une liste d’artistes, d’auteurs-compositeurs et d’interprètes authentiques qui sortaient des sentiers battus. J’ai beaucoup appris sur la direction créative, sur la manière de soutenir les artistes émergents sur le marché actuel pour favoriser leur essor et, surtout, sur la quantité de travail à effectuer en coulisses. J’ai travaillé simultanément dans une maison d’édition, Genison Musique, qui m’a beaucoup appris sur les subtilités des droits d’auteur et des redevances. J’ai fait des contrats à la pige pour des artistes émergents; je m’occupais notamment de la création et de la rédaction d’actifs et de campagnes de relations publiques, et je faisais de la consultation et de la promotion radio. J’ai également été régisseur de plateau à la Semaine de la musique canadienne et j’ai fait la promotion d’une présentation pour Couteau à Montréal qui a attiré 900 participants.
Mes expériences m’ont permis de bien comprendre le milieu et m’ont beaucoup aidé dans mon travail à la CMRRA. Le fait d’avoir été de l’autre côté, dans une petite maison de disques, ainsi que d’avoir présenté des demandes de licences et enregistré des chansons auprès de sociétés de droits d’exécution, de droits voisins et de droits de reproduction m’a fait comprendre que chaque cent compte pour les clients. Le travail que nous faisons à la CMRRA est important et pèse lourd dans le fait qu’un artiste puisse poursuivre sa carrière dans la musique ou doive choisir une autre voie.
Quelle est la facette la plus valorisante de votre travail en tant que professionnel de l’industrie musicale ? Que conseillez-vous à quelqu’un qui cherche à percer dans le milieu ?
La musique a toujours eu une énorme importance dans ma vie. J’en ai besoin; elle colore notre monde et elle me permet de partager mes moments préférés avec les personnes que j’aime. J’adore faire partie d’un milieu qui permet à l’art de s’épanouir. C’est une source d’humilité, de magie et d’épanouissement. Chaque jour est différent et représente une occasion pour moi d’en apprendre davantage sur ce que j’aime. La rémunération des titulaires de droits et des auteurs-compositeurs pour leur travail est de loin la partie la plus valorisante de mon travail. Si les créateurs ne sont pas rémunérés de façon appropriée, il est plausible que la création musicale diminue, et nous perdrions tous au change. Ma formation est principalement axée sur l’économie et le commerce, et la rencontre de ces deux domaines avec la musique est extrêmement intéressante pour moi. J’ai orienté ma carrière vers cette rencontre et je continuerai à le faire afin que la musique canadienne continue de prospérer.
Le plus grand conseil que je puisse donner à quelqu’un qui veut percer dans le milieu musical est le suivant : assistez à tous les groupes de discussion, à tous les événements de l’industrie, à toutes les conférences que vous pouvez. Présentez-vous, posez des questions et assurez un suivi (avant la COVID, c’était beaucoup plus facile, mais c’est toujours possible). J’ai rencontré le plus grand nombre possible de personnes qui acceptaient de me voir et j’ai beaucoup appris pendant cette période. Une chose mène à une autre, une relation mène à une autre, et, même si tout n’est pas évident pendant que vous ouvrez votre chemin, ça l’est quand vous regardez en arrière.
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