Ce mois-ci, nous nous sommes entretenus avec Melanie Lachman, préposée aux maisons de disque majeures – Licence et Redevances, à la CMRRA. Elle a partagé avec nous des détails sur sa carrière dans l’industrie de la musique, un aperçu de sa chanson, Show Me, et ses expériences de bénévolat avec FACTOR.
À quoi ressemble le quotidien d’une préposée aux maisons de disque majeures – Licences et Redevances à la CMRRA ?
C’est un travail génial, car les tâches liées aux licences et à l’administration sont variées. Je fais de la recherche et j’ajoute des parts de titularités d’œuvres (chansons) au fur et à mesure que nous recevons des réclamations, et je dois suivre les albums les plus populaires des grandes maisons de disques pour m’assurer que les licences appropriées ont été octroyées et rester à jour en cas de changements dans les parts de titularité. En règle générale, les grandes maisons de disques détiennent les droits sur les bandes originales des enregistrements de leurs artistes, mais elles doivent obtenir des licences pour avoir le droit d’enregistrer une chanson, car ce sont habituellement les éditeurs de musique ou les auteurs-compositeurs qui sont titulaires de ces droits. J’octroie principalement des licences à l’échelle du produit aux trois principales maisons de disques du Canada (Universal, Warner et Sony) au nom des éditeurs de musique et des auteurs-compositeurs indépendants que la CMRRA représente. Tous les trimestres, pendant les périodes de traitement et de distribution des redevances, je fais complètement autre chose, car je dois rajuster les redevances à verser, lorsque l’administration ou les parts d’un éditeur ont changé au cours du trimestre.
Comment êtes-vous arrivée dans le milieu de la musique ?
La musique a toujours été ma passion, et ce, depuis que je suis toute petite. Ma connexion avec la musique a toujours été très profonde. Elle a toujours été présente dans ma vie et elle me garde les pieds sur terre. Je suis aussi chanteuse et auteure-compositrice, et j’ai toujours rêvé de mener une carrière artistique. Vers la fin du secondaire, j’ai réalisé que je ne connaissais pas autant que j’aurais voulu le côté « affaires » de l’industrie de la musique, mais ce côté ne me semblait pas accessible à l’époque, en particulier pour les artistes de la relève. Je sentais qu’il me serait utile d’en apprendre davantage dans mon long parcours pour arriver à comprendre ce milieu complexe. J’ai été acceptée au programme Industries de la création de l’Université Ryerson, avec spécialisation dans le milieu des médias et de la musique. J’ai commencé à m’intéresser de plus en plus à l’édition et à l’octroi de licences musicales, ce qui m’a poussée à chercher un emploi dans ces domaines à Toronto, après l’obtention de mon diplôme en 2017.
Avez-vous des projets musicaux en cours ?
J’ai lancé mon deuxième simple de R&B, Show Me, en mai 2020 pendant la pandémie, ce qui m’a motivée à continuer de chercher ma véritable voix en musique. L’an dernier, j’ai renoué avec l’amour de la poésie et j’essaie de prendre le temps de trouver des façons de fusionner les deux pour créer des pièces qui sont agréables sur le plan mélodique et acoustique et qui sont également apaisantes. Je suis encore en train de comprendre de quoi ce processus aura l’air pour moi et je poursuis mon exploration d’idées, je les note et j’écris le plus possible avant d’élaborer un plan pour mes projets musicaux à venir.
Entre-temps, vous pouvez écouter Show Me ici.
Vous êtes juré bénévole pour la fondation FACTOR depuis près de trois ans. Parlez-nous un peu de votre expérience.
Dans la mesure du possible, je participe à des événements et à des groupes de discussion destinés aux artistes émergents qui ont lieu à Toronto. Selon mon expérience, les artistes, en particulier ceux issus des groupes marginalisés de la ville, n’ont jamais eu les ressources nécessaires et ont toujours eu de la difficulté à accéder à l’information. Je trouve que les occasions de bénévolat sont une façon formidable d’apprendre et d’acquérir des compétences transférables, de tisser des liens et de trouver des occasions de réseautage.
En 2018, j’ai été choriste pour les merveilleuses femmes du défunt groupe hip-hop et rap The Sorority. C’est grâce aux concerts que j’ai donnés avec elles à Toronto que j’ai rencontré des gens comme Gabrielle Rubaine, qui travaillait pour FACTOR, et je me suis intéressée aux événements de la fondation. L’année suivante, j’ai participé au groupe de discussion de FACTOR tenu à l’occasion de la Journée internationale des femmes, où j’ai entendu Haviah Mighty parler de son expérience en tant que juré pour FACTOR, tout juste avant d’apprendre qu’elle avait reçu une subvention de la fondation ce jour-là. Je ne savais pas qu’il était aussi accessible d’être juré pour FACTOR tout en étant artiste; je l’ai appris à ce moment-là. Dans les mois qui ont suivi, j’ai posé ma candidature. Jusqu’à présent, cette expérience m’a beaucoup appris, car je peux comprendre ce qui motive les différents types de subventions et les éléments que FACTOR recherche dans l’analyse des propositions de subventions. C’est un privilège pour moi de prendre cette place et de faire partie d’une fondation qui donne aux artistes qui tentent de s’exprimer par la musique, comme moi, un accès et les moyens pour y arriver.
Votre travail à la CMRRA a-t-il modifié votre perception du processus de composition ?
Oui, car il m’a permis de comprendre le fonctionnement des taux de redevances et de la division des parts de titularité à l’échelle de l’éditeur ou de l’auteur-compositeur, et même des grandes maisons de disques, ainsi que leurs répercussions sur les revenus de redevances d’une chanson. De plus, mon travail souligne l’importance de l’enregistrement des parts de titularité et des redevances afin que tous ceux et celles qui prennent part au processus de composition soient rémunérés équitablement.
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