Au moment où l’industrie canadienne de la musique s’adapte aux réalités du monde des affaires à l’ère numérique, l’Agence canadienne des droits de reproduction musicaux (CMRRA) a pris les devants pour obtenir certains des taux les plus élevés dans le monde en établissant des contrats de licence directs avec des services de musique en ligne.
Veronica Syrtash, vice-présidente aux Affaires juridiques et commerciales de la CMRRA, est à la tête de la nouvelle équipe des Affaires commerciales de la société de gestion collective, y compris de ses négociations avec les services de musique en ligne.
« La CMRRA reconnaît l’importance pour les entreprises d’avoir un certain degré de certitude, non seulement pour elle et ses clients, mais également pour ses ayants droit, déclare-t-elle. Les contrats directs nous permettent de traiter les paiements rapidement, sans avoir à attendre de décisions ou d’appels à l’égard des tarifs, ce qui contribue à réduire les incertitudes relativement aux taux de redevance que reçoivent nos clients au Canada. »
Syrtash communique avec des services numériques qui mènent des affaires dans d’autres pays et qui envisagent de pénétrer le marché canadien, que leur expansion soit imminente ou non.
« Notre équipe est constamment à la recherche de façons de travailler avec de nouveaux services pour veiller à ce que les droits de nos clients éditeurs de musique soient bien représentés et faciliter le processus d’octroi de licences », ajoute-t-elle.
L’expansion au Canada n’est pas toujours en tête des priorités des services en ligne, qui préfèrent souvent s’installer d’abord dans de grands marchés, comme ceux des États-Unis ou du Royaume-Uni.
« Nous nous faisons un point d’honneur de nous rendre aux États-Unis pour rencontrer des entreprises qui ne sont pas encore apparues sur le marché canadien pour leur indiquer que nous sommes prêts à faire des affaires et que nous ne voulons pas que le processus les effraie », indique Syrtash.
« Si l’entreprise n’est pas présente au Canada en raison du processus d’octroi de licence, nous l’aidons à le comprendre, car nous souhaitons qu’il y ait plus d’entreprises qui viennent au pays. Plus d’entreprises, plus de concurrence, c’est positif. »
Première société de gestion collective d’octroi de droits de reproduction du Canada, la CMRRA représente la vaste majorité des titulaires de droits dont les œuvres sont chaque jour reproduites par des services en ligne.
« La CMRRA est la plus importante société de gestion collective d’octroi de droits de reproduction du Canada, précise Syrtash. Nous voulons nous assurer de demeurer un partenaire exceptionnel pour les titulaires des droits et les utilisateurs des droits. »
Il y a presque deux ans, la CMRRA a annoncé une entente de licences avec YouTube pour la rémunération des ayants-droit pour l’utilisation du droit de reproduction au Canada.
Cette entente qui a pris plusieurs années à négocier avait alors créer une nouvelle source de revenue pour les clients CMRRA et représente un grand pas de l’avant pour l’administration des droits musicaux sur le territoire canadien.
Syrtash travailla en collaboration avec Carletta Higgison en charge du développement des affaires nord-américaines pour l’édition musicale pour YouTube et Google Play Music afin d’arriver à une entente satisfaisante pour les deux cotés.
« Notre relation avec Veronica et son équipe a été formidable dès le début », a déclaré Higginson. Nous sommes très satisfaits de l’entente que nous avons négociée et celle-ci assurera le succès financier des membres de la CMRRA au Canada. «
Les deux parties sont venues à la table avec un esprit ouvert et une volonté d’embrasser un territoire inexploré. Malgré la longueur du processus de négociation, M. Higginson a trouvé que l’équipe de la CMRRA était agréable à travailler et déterminée à assurer le succès financier de ses membres.
«La CMRRA était déterminée à faire avancer les choses, tout comme nous», a-t-elle déclaré. « Ce fut une expérience très collaborative et je recommande fortement de travailler avec Veronica et son équipe pour conclure un accord. »
Syrtash a également travaillé en étroite collaboration avec Darren Schmidt, conseiller principal pour le contenu et la distribution chez Spotify, pour conclure un accord entre CMRRA et Spotify.
« Veronica et son équipe sont de bons négociateurs, a déclaré Schmidt. « Nous sommes impatients de poursuivre le partenariat productif de CMRRA et de Spotify dans l’avenir afin d’offrir la meilleure musique à nos auditeurs canadiens. »
Elizabeth Miles, directrice, iTunes et Apple Music Legal, a également eu une expérience positive avec la CMRRA, ajoutant que « Apple est ravie de s’associer à la CMRRA pour apporter de la musique aux auditeurs au Canada ».
À titre de mandataire des titulaires de droits, plutôt que de propriétaire des droits, la CMRRA ne rend jamais de décision à l’égard de l’établissement des taux de redevances sans d’abord consulter le Comité d’éditeurs canadiens. Dans la foulée de son acquisition de la CMRRA, SXWorks a mis sur pied ce comité chargé de suivre et de protéger l’avancement des intérêts des éditeurs clients de la CMRRA au Canada. Le comité offrira de l’orientation à l’égard des activités canadiennes de défense d’intérêts ainsi que de l’établissement de tarifs et de taux.
« La CMRRA est déterminée à protéger la valeur des droits de reproduction et elle entame des négociations en vue d’en tirer la meilleure valeur pour les éditeurs qu’elle représente, mentionne Veronica Syrtash. Et elle y est parvenue en collaborant étroitement avec le Comité des éditeurs canadiens et en abordant précisément la question des droits de reproduction. »
Les entreprises technologiques recherchent activement des candidats qui possèdent de l’expérience dans l’industrie musicale dans le but de rapprocher la technologie et la musique, ce qui offre à la CMRRA de nouvelles occasions de renforcer ses relations avec les ayants droit et de faire preuve d’ouverture devant les besoins des entreprises de service.
« Tout commence par une bonne relation. Ainsi, même si la plupart des membres de notre équipe sont avocats, notre service en est un d’affaires commerciales, puisque nous nous intéressons réellement aux activités commerciales, les nôtres et celles des ayants droit. Nous faisons en sorte que tout fonctionne bien ensemble, confie Syrtash. Toute bonne négociation commence par une bonne relation — il est donc important d’établir les bonnes bases. »
La CMRRA a récemment recruté deux nouveaux avocats pour compléter son équipe des Affaires commerciales : Laurie Gelbloom, qui se concentrera sur la mise en application, et Andrew Hunter, qui sera la principale personne-ressource pour tous les contrats de licence.
En plus d’établir des relations avec les services en ligne, la CMRRA a récemment créé un poste aux relations avec les maisons indépendantes pour porter davantage attention à celles-ci, par l’intermédiaire de son groupe des Affaires commerciales. Vicki Bonomo occupe ce poste depuis 2017; elle apporte à la CMRRA ses nombreuses années d’expérience au sein d’une grande maison de disques et comme bénévole à la Canadian Academy of Recording Arts and Sciences (CARAS).
Photo– L’équipe des affaires commerciales de la CMRRA (de gauche à droite): Laurie Gelbloom, Vicki Bonomo, Veronica Syrtash et Andrew Hunter