Le vice-président principal des finances et de l’administration d’ole, Chris Giansante, a toujours aimé la musique, mais c’est son don pour les chiffres qui l’a amené à travailler pour l’industrie musicale canadienne.
« J’ai toujours été grand amateur de musique, mais je savais bien que je n’avais pas l’étoffe d’une vedette de rock, raconte-t-il, même si j’en rêvais. J’avais néanmoins la bosse des affaires et des mathématiques, deux domaines dans lesquels j’ai excellé. »
Originaire de Windsor en Ontario, Chris obtient un diplôme en administration des affaires et un MBA à l’Université de Windsor.
Peu après ses études universitaires, il obtient le titre de comptable professionnel agréé (CPA), puis il déménage à Toronto, où il occupe pendant environ un an un poste d’analyste de niveau d’entrée chez RBC Marchés des capitaux.
« Ce n’était pas ce que j’imaginais, avoue Chris. J’aspirais à des tâches plus entrepreneuriales : je voulais contribuer de façon significative à la création et à la croissance d’une entreprise. »
En 2010, on l’invite à se joindre à l’équipe d’acquisitions d’ole, et il accepte de relever le défi.
Chris consacre ses quatre premières années à analyser, à prévoir et à évaluer d’éventuelles offres d’achats de catalogue et de signatures de contrat avec des auteurs-compositeurs. Il supervise également les processus de diligence raisonnable des acquisitions.
« Essentiellement, je fixais les prix des offres et les structurais, en plus d’effectuer de nombreuses analyses; j’ai beaucoup appris sur le comportement des revenus et des redevances, ainsi que sur la façon de repérer des lacunes potentielles dans les collections des parties précédentes », précise-t-il.
Certaines transactions clés auxquelles il a participé au cours de cette période incluent une coentreprise d’édition avec Timbaland et l’acquisition par ole des catalogues d’édition musicale de Sony Pictures Entertainment et de Rush.
Au début de 2015, à la suite d’une conversation à l’improviste avec le cofondateur d’ole, le président et chef de la direction Robert Ott, sur l’amélioration de la collecte des redevances, Chris prend la tête du service d’administration d’ole.
Aujourd’hui, il supervise le travail de 50 collaborateurs et l’orientation stratégique destinée aux équipes de financement et d’administration ainsi que le développement de Conductor, l’outil exclusif de données et d’analyse de l’entreprise.
« Conductor est un outil de notre cru permettant d’associer et d’adapter toutes les données que nous obtenons en tant que société de gestion de droits dans un seul écosystème qui fournit des idées d’amélioration de la gestion de notre entreprise », explique-t-il.
Dans son rôle actuel, Chris négocie certaines des transactions numériques les plus importantes d’ole, comme celles avec YouTube. Il supervise également l’administration mondiale de son portefeuille de propriété intellectuelle, qui comprend de nouvelles transactions telles qu’un partenariat exclusif d’administration et d’édition musicale avec Bell Media, et une offre tous azimuts pour l’héritage musical de l’icône canadienne Stompin’ Tom Connors.
« Le partenariat entre Bell Media, qui est l’une des entreprises phares du Canada, et nous, qui sommes une société canadienne de gestion des droits, est idéale à tout point de vue », dit-il.
« Quant à Stompin’ Tom, auteur-compositeur de l’hymne canadien The Hockey Song, c’est l’un des plus grands artistes canadiens de tous les temps. »
Depuis ses débuts chez ole, il y a sept ans, Chris a vu croître l’entreprise de trois à huit bureaux à Toronto, New York, Nashville, Los Angeles et Londres. Les investissements dans la propriété intellectuelle dépassent aujourd’hui les 540 millions de dollars.
« Je dirais qu’au moins 80 % du capital que nous avons engagé dans l’achat de nouvelles acquisitions s’est produit depuis mon arrivée dans l’entreprise, déclare-t-il. Nous avons multiplié par près de huit les revenus et par environ six le nombre d’employés. »
Chris attribue la croissance exponentielle d’ole à une approche technologique, à une réflexion prospective et à une culture d’entreprise entrepreneuriale.
« Quiconque suggère une excellente façon de faire, ou encore une recommandation ou une solution visant à améliorer une situation, peut appliquer celle-ci avec le soutien de l’équipe d’ole, dit-il. Cette culture d’entreprise est très motivante et, à vrai dire, c’est elle qui m’a permis d’en arriver là. »
Bien qu’il ne participe pas directement et quotidiennement au volet créatif de l’entreprise, Chris attribue également le succès d’ole à un environnement qui soutient et accompagne les auteurs-compositeurs.
Plus de 150 auteurs-compositeurs, auteurs bien connus et compositeurs font appel à ole, dont Rush, Timbaland, Tyler Farr, Josh Dorr, Gord Bamford, Chris Janson, Brett Jones, Phil O’Donnell, Tony Martin, Jordan Davis et Ian Thornley, entre autres.
« Nous veillons soigneusement à ce que notre répertoire ne dépasse pas une certaine taille, afin que nous puissions offrir un niveau de service approfondi aux auteurs-compositeurs », dit-il.
Forte d’un catalogue de plus de 55 000 chansons totalisant 60 000 heures de musiques de productions télévisuelles et cinématographiques de tous genres, ole se targue d’offrir un service spécialisé et personnalisé aux auteurs.
« Parmi une kyrielle d’initiatives, nous accueillons des camps de création et un événement annuel intitulé “On the Spot” à la Semaine de la musique country de la CCMA, dans le but de renforcer nos efforts de développement artistique, déclare-t-il. Nous mettons également à la disposition des artistes en tournée un autocar qui fait office de salle d’écriture sur roues, afin qu’ils puissent mettre à profit les temps d’arrêt pour écrire avec des auteurs-compositeurs du répertoire d’ole. »
Concernant les difficultés rencontrées par les éditeurs de musique, Chris souligne la complexité de la gestion des données.
« L’industrie a essentiellement évolué pour offrir des services d’appui en gestion de données, selon lui. Le problème, c’est qu’il n’y a pas de normes universelles en matière de données universelles et que les normes en vigueur dans notre industrie ne correspondent pas à celles appliquées ailleurs dans le monde. Ce constat a guidé l’évolution de Conductor. Ce logiciel agit comme une pierre de Rosette qui traduit la masse de données autrement inintelligibles, afin que nous puissions les analyser et optimiser notre propriété intellectuelle. »
Deux fois l’an, Chris se fait un devoir de rendre visite aux sociétés de gestion collective partout en Europe afin d’améliorer sa compréhension de leurs environnements locaux.
« Je pense que notre force, au Canada, c’est que, contrairement à beaucoup d’autres pays, nous avons des tarifs, dit-il. C’est un moyen très efficace de faire en sorte que les gens reçoivent leurs justes redevances. »
Depuis qu’il a joint les rangs du conseil d’administration de la CMRRA l’an dernier, Chris participe davantage à la recherche de solutions pour l’industrie en collaboration avec ses homologues canadiens.
« Hors de la salle de réunion du conseil, nous sommes en concurrence à bien des égards, reconnaît-il. Néanmoins, dans cette salle, nous jouons tous dans la même équipe et prenons ensemble des décisions en vue d’améliorer collectivement l’industrie et le sort des détenteurs de droits. »
Comme bien des éditeurs, Chris est enthousiasmé par l’évolution rapide de l’industrie.
« C’est une période excitante pour l’édition musicale : j’apprends des choses nouvelles tous les jours, confie-t-il. Il y a constamment de nouveaux défis à relever ou des situations auxquelles il faut s’adapter. »
« Je suis parvenu à trouver une place qui correspond à mes compétences dans l’industrie de la musique, même si ce n’est pas au sein d’un groupe de rock… »
Chris a récemment été nommé à un nouveau comité d’éditeurs de musique canadiens (le CPC), qui fournit une orientation sur les activités de défense d’intérêts des éditeurs et de l’établissement des tarifs canadiens, et qui continuera à favoriser et à soutenir l’environnement ayant permis à la CMRRA d’obtenir des taux de redevances parmi les plus élevés du monde.